Critique de musique classique

«L’écriture musicale de Fragments respirait l’intelligence des instruments chargés de la mélodie, les vents au premier chef et ce tissage resplendissant avec le quatuor à cordes.[…]

Dès le premier Fragment, on était sous le charme d’un concepteur sonore éloquent descendant de rien de moins que de l’esprit d’Auguste Descarries (1896-1958) si méconnu. De beaux élans mélodiques, mais brefs, rien de cinématographique pour autant. Le second fragment me fit songer à l’ambiance du Jardin du sommeil d’amour (Turangalîla) de Messiaen pour l’atmosphère qu’il offrait. Le troisième fragment honorait encore ce délicat et somptueux dialogue des instruments à vent avec le quatuor à cordes de l’orchestre.

Au dernier fragment ou mouvement de Fragments […] les contrastes entre la percussion et les bois donnaient une gravité semblable à celle du troisième mouvement du Concerto pour violon, quatuor à cordes et piano de Ernest Amédée Chausson opus 21 mais en très bref.

L’expérience d’ensemble fut un peu comme Dutoit nous faisait voyager, tel un jour qu’on découvrit Jacques Ibert (Escales, Bacchanales, OSM, Étiquette Decca). «Études de styles, idées courtes et passagères» affirme le jeune compositeur. Je ne saurais répéter cela, car les mots sont toujours impuissants à exprimer l’essence véritable de la musique.» 

-Les Artzés, Éric Sabourin, 29 juillet 2024

«Before the Beethoven symphonies, the orchestra played Fragments, a piece by French-Canadian composer Charles Roy Dubuc. Fragments combines musical ideas and inspiration from other composers. Despite having never heard of Dubuc before, his music was impressive upon first listen.

The pieces’ first movement was melodic, featuring the strings and clarinets; the second was a hazy and calming lullaby, highlighting clarinet and the double-reed woodwinds. Its calm suspense felt like an orchestra holding its breath, with no release. The third movement, a waltz, featured pleasant harmonies in the flute section, while the fourth and final movement was the most ‘cinematic’ of them all, with the clarinets and sustained strings at the forefront, and heavy use of percussion near the end.

At just 25 years old, Dubuc has skillfully infused his music with different styles and moods — I look forward to hearing more from him, particularly with more varied orchestration». 

-La Scena (mascena), Amanda Wong, 2 août 2024

«Comme entrée en matière, l’œuvre commandée à Roy Dubuc par l’OF, avait tout pour nous mettre l’eau à la bouche. Annoncée comme un œuvre qui explore les différents timbres de l’orchestre, en usant de différents styles et différentes influences, Fragments a bien atteint sa cible. Au-delà des influences identifiées d’Arvo Pärt, nous avons pu reconnaître la touche de John Williams (1er mouvement) ainsi que celle de certains compositeurs des films de Disney (3e mouvement).

Mais c’est peut-être le 2e mouvement qui fut le plus intéressant, par sa finesse, par son originalité et par la grande maîtrise de Rivard et des interprètes. C’est si fin qu’on aurait pu imaginer une sauterelle respirant doucement dans une clairière ensoleillée. Ouf!»

-Pieuvre.ca , Martin Prévost, 1 août 2024